Trajectoire Eau et Territoire comprend un grand nombre de cartes. En amont de l’atelier, il est nécessaire de sélectionner, parmi l’ensemble des cartes, celles pertinentes pour chaque territoire visé. Cette sélection dépendra des enjeux et caractéristiques propres à chaque territoire, et également du public visé ainsi que de la durée prévue de l’atelier. Également l’outil nécessite, dans l’idéal, un plateau avec un fond qui soit adapté à chaque territoire (ci-dessous le plateau adapté à un contexte général breton).

Trajectoire Eau et Territoire requiert la présence d’un animateur pour des groupes pouvant aller jusqu’à 8 personnes (bien que la taille idéale se situe autour de 5-6 personnes). Si l’atelier rassemble plus de participants, il est alors nécessaire de prévoir plusieurs animateurs et de répartir les différents participants autour de plusieurs tables. La répartition au sein des différentes tables se fait, si possible, dans l’objectif de maximiser l’hétérogénéité des participants en termes d’origine professionnelle, d’âge etc… Chaque animateur commence par présenter l’objectif de l’atelier puis favorise un tour de table afin que les participants puissent se rencontrer. Lors de cette étape, il est également essentiel que chaque animateur présente le “bassin versant” représenté par le plateau et explique en quoi la prise en compte de cette échelle est primordiale vis à vis des question de ressource en eau.

Pour commencer, l’objectif est de permettent de comprendre les éléments essentiels du fonctionnement de l’hydrosystème à l’état naturel, de manière assez rapide afin de se concentrer par la suite plus longuement sur les impacts des activités humaines. Pour cela, les cartes Stocks naturels (Lot 1) puis Flux (Lot 2) sont distribuées au participants puis positionnées rapidement sur le plateau. L’objectif de l’atelier est également de pouvoir représenter de manière sensible les flux entre les différents stock naturels, permettant de visualiser comment l’eau issue des précipitations transite ensuite sur le bassin versant. Pour cela, les apports des précipitations (à l’échelle annuelle ou saisonnière) sont représentés sous la forme de 100 cubes bleus (image ci-dessous). Il est ensuite demandé aux participants de répartir ces cubes parmi trois chemins possibles : infiltration, ruissellement ou évapotranspiration. Une correction est ensuite fournie par l’animateur.

Les cartes Paramètres physiques (Lot 3) et Paramètres biologiques (Lot 4) sont ensuite très brièvement présentés par l’animateur et positionnées sur le plateau, de manière à fournir une vue de l’ensemble des éléments en jeu mais sans y passer trop de temps. A ce stade, il est également important que chaque animateur soit en mesure de mettre en avant les spécificités propres chaque territoire. Par exemple, en Bretagne il est primordial de souligner que le contexte géologique de la région ne permet pas de stockage important dans les nappes souterraines.

Les Impacts anthropiques (Lot 5) sont ensuite à positionner par dessus l’état naturel. L’objectif est de pouvoir observer l’effet cumulé des différents impacts sur le cycle de l’eau et les sociétés. A ce stade, la carte Changement climatique est à exclure de la liste. Pour commencer, les participants sont invités à s’intéresser à l’impact des prélèvements d’eau, en les questionnant sur quels sont les différents Usages de l’eau (Lot 5.1) auxquels ces prélèvements visent à répondre sur le territoire. A ce stade, il est nécessaire d’aborder la différence entre prélèvement d’eau brute et consommation net (quantité n’étant pas restitué au milieu après usage). Les cartes Petit cycle de l’eau (lot 5.2) sont ensuite distribuées et les participants sont invités à les mettre dans le bon ordre, afin de comprendre le cycle de production de l’eau potable et de son assainissement. L’ensemble des cartes Couverture et usage des sols (Lot 5.3) et Aménagement des cours d’eau (Lot 5.4) sont ensuite présentées aux participants afin qu’ils choisissent quels impacts ils souhaitent explorer. Pour chaque impact, des quantités d’eau sont ensuite déplacé sur le système naturel (par exemple l’artificialisation des sols réduit l’infiltration et augmente le ruissellement).

Il est possible d’explorer autant de cartes des lots 5.3 et 5.4 que souhaité (en fonction du temps disponible) et de cumuler leurs conséquences en terme de quantité d’eau (cubes bleus). Enfin, l’animateur questionne les participants afin de demander si un impact majeur des activités humaines n’aurait pas encore été traité. C’est à ce moment qu’il faut alors ressortir la carte Changement climatique, afin de représenter l’état futur de l’hydrosystème en ajoutant les évolutions climatiques à l’état altéré actuel. L’objectif est ainsi de montrer que le changement climatique ne représente qu’une pression additionnelle dans un système déjà fortement altéré par les activités humaines. L’usage des cubes permet d’illustrer les impacts en terme d’évolution des précipitations (réduction, augmentation, saisonnalisation), de l’évapotranspiration…

Les cartes “Conséquences physiques” sont ensuite posées sur le plateau et il est demandé aux participants d’associer chaque carte à un ou plusieurs impacts anthropiques explorés. A nouveau, l’objectif est de prendre conscience que les impacts anthropiques se cumulent entre eux, générant des conséquences identiques. Les cartes “Conséquences sociales” sont ensuite utilisées de la même manière.

Une fois la première parties terminée, la seconde partie vise à explorer les potentiels leviers d’action à mettre en œuvre à l’échelle des territoires. Cette phase est primordiale puisqu’elle va permettre d’identifier des solutions à mettre ensemble sur son territoire pour préserver la ressource en eau. Les cartes Facteurs causaux sont là pour apporter des éléments de réflexion sur la base des activités humaines. Les cartes Solutions sociales, Solutions fondées sur la nature et Solutions techniques permettent ensuite de donner des idées d’actions à mettre en place. L’impact de ces solutions est rendu visible sur le plateau par des mouvement de quantité d’eau entre les différents compartiments. Il est ainsi possible de cumuler les solutions entre-elles. Bien entendu, la liste de solutions proposée n’est pas exhaustive, des post-it sont mis à disposition afin que les participants puissent ajouter d’autres propositions. Enfin, dans le cas d’ateliers multiples (plusieurs groupes en même temps), un temps de restitution est prévu tout à la fin dans le but de mettre en commun les principales solutions identifiées sur chaque table.

Trajectoire Eau et Territoire dure environ 3h. Il faut compter 20-25 minutes pour la description de l’état naturel du territoire puis 60-70min pour explorer les conséquences des impacts anthropiques. Ensuite, une heure et demie doit être laissé pour échanger à propos des leviers d’action et, si besoin, faire une restitution en plénière. Néanmoins, l’atelier peut également être modulé par l’animateur afin de s’adapter au temps disponible, au public etc… Il est ainsi possible de limiter le nombre d’impacts explorés si le temps manque.

LICENCE D’UTILISATION

La licence d’utilisation de l’outil (Creative Commons BY-NC-ND) vise à ce que chacun puisse en faire la diffusion la plus large possible.

L’utilisation de Trajectoire Eau et Territoire est libre et gratuite, quand elle est assurée par un animateur bénévole pour tout événement gratuit.

LIEN DE TÉLÉCHARGEMENT

Format des cartes : 124 x 87,7 mm